Parution d’un article dans le Figaro partner – novembre 2016

Marine Joatton, peintre : « Je peins pour provoquer des émotions chez les autres »

La peinture de Marine Joatton semble dire qu’il n’y a pas d’adultes, juste des enfantillages que l’on doit pourtant prendre au sérieux. La jeunesse, oui, a ce quelque chose de hautement poétique mais elle est aussi féroce, brutale, maladroite. On le voit, on le sent.

Voici un ballet de figures accroché au pinceau de l’artiste qui regarde le monde, qui nous regarde et qui semble dire de ne pas nous en laisser conter avec la réalité. Le musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne lui a donné carte blanche, liberté qu’elle a prise au mot. Ses créatures poétiques d’une vitalité tumultueuse vont prendre l’espace offert et se dégourdir les jambes dans le musée. Il y a une cohérence dans les dessins, un dessein dans le dessin. C’est tout un monde d’huiles, de gouaches et de pastels qu’elle nous invite à côtoyer. Avec les grandes huiles, ce sont des éclats de couleurs qui explosent en « Grosses têtes », comme des « agrégats » nous dit l’artiste.

Dans les pastels, une foultitude de portraits, le plus souvent individuels, nous scrute avec une prudente réserve. Déjà, à l’âge de 8 ans, Marine Joatton dessinait sur un petit carnet de croquis qui lui avait été offert, des visages, certes gauches mais, précise-t-elle « J’étais toute petite ». Ensuite vers 15 ans, elle noircissait ses cahiers de têtes d’adolescents. C’était une préoccupation constante. « Dans ces pastels de 2015, ce qui m’a surpris dit-elle, c’est que les têtes bien qu’imaginaires sont très réalistes. » Son travail n’a pas perdu en fraîcheur dans l’investigation d’un terrain où l’imagination peut être fertile.

Un air de famille, 2016, 50 x 65cm, gouache

 » Il y a toujours une émotion, plus exactement des myriades d’émotions  » 

Dans les gouaches, des historiettes, des petites fables nous sont livrées. La peintre peint le matin, range, classe et lit sans discontinuer l’après-midi. Elle cite volontiers Franz Kafka pour exprimer son état d’esprit face à la création : « Ce soir, je me suis sentie à nouveau remplie d’un talent anxieusement contenu. » Marine Joatton exprime ce qui l’anime ainsi : « je peins pour provoquer des émotions chez les autres, distinctes des miennes. Mais à la base il y a toujours une émotion, plus exactement des myriades d’émotions. Cela touche à quelque chose de très sensible. » Elle dit atteindre la béatitude avec ce genre de procédé. On sera frappé par le nombre de toiles et de dessins qui nous plongent dans l’énigme de l’inspiration. Une artiste prolifique, assurément, dont l’œuvre est en perpétuel mouvement.

Gouache tendre, 2016, 50x 65cm, gouache

Filer à Saint-Etienne

L’intérieur du Nouveau Tiguan est un véritable espace à vivre. On déroule des kilomètres dans une bulle, comme si l’on était chez soi. On y est même mieux avec la fonction chauffante et massante de la sellerie Ergo Active.
Saint-Etienne, outre le musée, c’est aussi les montagnes. Le Nouveau Tiguan vous emmènera partout, dans le confort et en toute sécurité.

Adresse :
Exposition Un air de Famille, du 5 novembre au 12 février 2017
MAMC+ Saint-Etienne Métropole, rue Fernand Léger
42270 Saint-Priest-en-Jarez
Tél. +33 (0)4 77 79 52 52
Fax. +33 (0)4 77 79 52 50
http://mamc@saint-etienne-metropole.fr

Parution d’un article dans le petit bulletin – novembre 2016

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MAMC SAINT-ÉTIENNE

Traits étranges au Musée d’art moderne de Saint-Etienne

Le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne ouvre trois nouvelles expositions consacrées à trois artistes peu connus explorant sur papier l’idée d’inquiétante étrangeté.
LE MARDI 15 NOVEMBRE 2016 PAR JEAN-EMMANUEL DENAVE (extrait)

Décidément le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne aime le dessin et les univers ambigus, et l’on ne s’en plaindra pas, tant la qualité des expositions y est grande !

Cheminant dans le cabinet d’arts graphiques, nous pensions, par exemple, Marine Joatton (née en 1972) inspirée par Jérôme Boschou Lewis Carroll, mais l’artiste nous précise que ses gouaches et ses pastels sont nés d’intuitions sans modèle. « J’aime à me surprendre moi-même et je n’ai jamais d’idée de départ » dit-elle à propos de sa drôle de peuplade mi-humaine mi-animale dispersée en « portraits » de groupe ou individuels sur les cimaises. Parmi des fonds nébuleux et quasi oniriques, ses personnages hybrides nous jettent des regards exprimant toute une gamme de sentiments : de la drôlerie enfantine et naïve à l’angoisse la plus désespérée et solitaire.

 

 

 

 

 

http://www.petit-bulletin.fr/lyon/expositions-article-56051-Traits+etranges+au+Musee+d+art+moderne+de+Saint-Etienne.html

La fantaisie libre par Charlotte Waligora in Arts Hebdo Médias

Dans l’espace de son atelier parisien et celui qu’elle occupe actuellement au domaine de Kerguéhennec, pour une résidence de trois mois, se déploie un univers où la malice et la fantaisie s’associent à un sens de la couleur qui renforce la vague idée d’une joie de vivre entendue dans l’acte de peindre. Née en 1972, Marine Joatton a longtemps développé une démarche sculpturale avant d’aborder la peinture, en 2007. Depuis, elle campe à l’huile sur papier des associations de personnages qui fonctionnent comme de joyeuses et bavardes apparitions. Plusieurs séries sont en cours, dont celles des Têtes de lard et Fiesta banana qui se « concentrent » sur l’assise même de son travail : le tracé initial orange et jaune à partir duquel elle compose chacune de ses peintures. Rencontre.

 

Démiurge d’un règne singulier, de singes-enfants, d’ânes à deux jambes, de cochons-grenouilles, de princesses-truies, d’animaux vêtus de barboteuses, de chats aux oreilles en forme de branchies, de figures masculines et féminines totalement intégrées à ce carrefour d’espèces, Marine Joatton invente des créatures, des histoires qui n’en sont pas, des scénettes comme autant de séquences qui, en marge de toute dimension narrative, précisent une temporalité à la manière de la capture photographique destinée à saisir l’instant. Son travail récent fait aussi la part belle à une série de gestes et de mouvements au libre cours, témoignant encore et toujours d’un imaginaire sans fin ; culbutes et ruades, fesses à l’air exhibées innocemment, coups de pied à tout va, membres envoyés valdinguer, bouches ouvertes sur d’immenses rangées de dents, sourires aux quatre vents ou encore bras grands ouverts : prêts à nous accueillir, dans un élan infini de tendresse.

L’artiste a presque toujours travaillé en série, explorant totalement un champ de création avant de glisser vers une nouvelle pratique dont le liant, le fil conducteur sont simultanément, le dessin et le règne animal. Marine Joatton dessine dès l’enfance, en autodidacte. Cette activité aboutie à la création d’une bande dessinée durant l’adolescence. A l’heure des études supérieures, elle intègre Science Po et obtient, en 1993, un poste d’assistante de français à l’université de Saint Andrews en Ecosse – l’une des plus prestigieuses du Royaume-Uni. Deux ans plus tard, elle entre aux Beaux-Arts de Dundee, au nord d’Edimbourg, où elle pratique la sculpture ; puis, en 1997, elle rejoint les Beaux-Arts de Paris qui seront, pour elle, source d’ouverture sur tout ce que l’art contemporain offre de plus novateur et d’expérimental. Elle passe son diplôme en 2001 en présentant un ensemble de dessins au crayon et au feutre intituléGénération spontanée, combinant des taches et des gribouillis d’où émergent, déjà, des figures et des bêtes qui forment un corpus d’environ 200 bestioles de petites tailles, déglinguées et revisitées, appréhendées comme des curiosités, pleines de ces anomalies visibles dans les vitrines des musées d’histoire naturelle et des galeries de paléontologie.

A cette même époque, ses sculptures sont composées, pêle-mêle, de terre, de poils, de têtes d’oiseaux ramassées dans la nature, de bourgeons, de mousse qu’elle lie avec du fil et de la terre. Ce travail lui permet de renouer avec une activité qu’elle menait enfant, à Belle-Ile, dans la nature, lorsqu’elle fabriquait des cabanes et des poupées avec du foin. Quand, des années plus tard, elle donne corps à son bestiaire, elle crée les éléments d’« une petite vie bizarre, avec laquelle j’aurais pu jouer si j’avais été enfant à ce moment-là. » Marine Joatton est restée sculpteur. Les Têtes de lard sont des volumes, parfois boursouflés, flottant dans l’espace de la feuille. Chaque figure peinte est amenée par un travail de modelage unissant les moyens de la peinture et de la sculpture. D’une base de travail dessinée, aux couleurs chaudes, elle modèle en amenant les couleurs froides, les noirs et les gris. Et en conservant presque systématiquement les repentirs, elle sédimente et préserve le fil de sa pensée, la manière dont est picturalement amené ce qui vient. Le fond reste « vierge ». Ce fond uniforme cultive autant le principe d’apparition que la frontalité des figures et des regards. Du vide de la feuille blanche émerge l’écho de l’inconscient en vision directe. L’artiste pose ainsi la problématique de la forme dans l’espace.

L’entrée en peinture

Le rapport au rêve, en tant que procédé de construction mentale, est par ailleurs essentiel chez Marine Joatton. Le sujet n’est pas nouveau, mais la peintre en fait une utilisation totalement personnelle. D’une main baladeuse à la surface du papier, elle parvient à activer ces « automatismes de l’inconscient », dont parlait Jean Rustin ; lesquels, selon lui, permet au peintre d’extraire la forme, apparence du motif, de l’inconscient, alors que l’esprit s’éloigne des gestes s’effectuant d’eux-mêmes. C’est à ce moment-là que la notion d’entrée en peinture prend tout son sens.

L’artiste a commencé à peindre en 2007. Elle apprend seule, en pratiquant et en cherchant pas à pas. Les premières peintures, dans la veine de Génération spontanée, font émerger les figures de magmas picturaux non figuratifs qui couvrent initialement intégralement le support et qui se préciseront jusqu’à associer, aujourd’hui, sur un même champ, plusieurs partis-pris en termes de représentation : naturaliste, figuratif, dessiné, esquissé. Ces figures naissent à l’époque suivant le principe de l’écriture automatique, qui définit autrement le travail d’aujourd’hui, plus ambitieux, où il se passe une infinité de petites choses que chacun d’entre nous peut décrypter où interpréter à sa guise.

Parfois, Marine Joatton intègre du texte dans ses scènes – Turtle soup ou Mein Gott, par exemple. Elle cultive délibérément l’absence de sens pour la description d’un univers empli d’évocations sans queue ni tête, qui délivre par son caractère dément toute sa fantaisie. Et emprunte à Romain Gary son premier texte, écrit à 19 ans où l’absurde comme valeur triomphe déjà. Un chapitre de ce récit théâtral,Le vin des morts, s’ouvre ainsi :

« Mein Gott !

– Je vous salue cher Kamerad !

Tulipe poussa un hurlement, tourna comme une toupie sur lui-même et se trouva nez à nez avec un gentil petit macchabée qui venait de surgir d’un cercueil et se tenait immobile sur une jambe, levant l’autre en l’air comme une cigogne. Il portait un uniforme chamarré et tout criblé de décorations, avait un visage rondelet, poupon, pas plus grand qu’un poing, son crâne était entièrement rasé, un monocle était coincé dans son œil droit, et son œil gauche était mi-clos, comme chez une poule.

– Mein Gott ! Un homme vivant, quel plaisir ! Je suis absolument ravi, absolument… Ach ! mein Gott !

– A bas les boches ! Vociféra grossièrement Tulipe en se retournant et en lui montrant son cul. »

 

Jubilation et liberté

Les personnages souvent drôles et fantastiques de Romain Gary sème autant la zizanie sur la page blanche que ceux, aux membres parfois délibérément exagérés, de Marine Joatton sur la feuille de papier. La citation a ainsi le mérite de résoudre le problème de la narration, la question du sens et du récit, qui ne se posera pas. Et pour savoir ce que nous dit l’artiste, il suffit peut-être juste de décrire ce que l’on voit : ce sont des caractères qui apparaissent, espiègles, rieurs, grimaçants et bruyants, et la dimension sexuée d’une faune humano-animale tapageuse. Fesses, sexes allongés, mains qui flirtent discrètement avec les entrecuisses insufflent une dynamique et une tension décalée de l’apparence a priori édulcorée d’un strict univers animalier. De tels groupes de personnages, liés dans une action commune indéfinissable ou délirante, ont formé la figuration vers laquelle était allé Dado (1933-2010), à partir des années 1980. Ces conglomérats d’êtres et de personnages, qui n’ont peut-être pas grand-chose à dire, qui s’affairent en marge de toutes les convenances, agissent comme ces figures illustrant les marges de certains manuscrits du haut Moyen Age, qualifiées de « drôleries » ou de « grotesques ». Mais ce que Marine Joatton a développé, presque spontanément, et qui la distingue de ceux dont on pourrait la rapprocher est cette maîtrise de la spontanéité infantile dans le tracé, de celle qui a longtemps préoccupé quelques modernes et qui renforce l’idée que ce qui caractérise l’œuvre de Marine Joatton, au-delà de l’aisance et de la jubilation, c’est la liberté.

Salon du dessin contemporain 2012

Marine Joatton était représentée par la Galerie Réjane Louin au Salon du dessin contemporain 2012.A cette occasion, un article, signé Emmanuelle  Lequeux  a été publié dans le journal Le monde daté du 1er avril 2012.

Réjane Louin à Locquirec
LE MONDE | 10.04.2012 à 17h51 • Mis à jour le 12.04.2012 à 16h19 |

Par Emmanuelle Lequeux

 Elle ne se rend pas compte. Monter une galerie d’art contemporain au fin fond d’un village du nord du Finistère ? Non, vraiment, elle ne voit pas « quel courage cela demande ». Réjane Louin a une douce inconscience qui fait son charme ; pas besoin de grands mots ni de coup d’éclat pour mener son chemin. Avec ses longs cheveux châtains et son joli minois plein de taches de rousseur, elle apparaît comme une rivière qui suit humblement son cours.

« Tout se fait peu à peu, naturellement. » Dans une grâce. Elle se croit sans force de persuasion. C’est oublier son atout essentiel, sensibilité à fleur de peau. Pour sa première interview, elle craint de ne pas savoir convaincre, de « ne pas être assez dans le discours ». Pourtant elle a su attirer dans le joli port de Locquirec, 1 459 habitants, des artistes renommés, des collectionneurs enthousiastes, des amateurs qui s’ignorent. L’ancien ministre de la culture, Jean-Jacques Aillagon, fait partie des fidèles. Rennoise d’origine, Réjane est tombée amoureuse du site : une baie qui donne sur celle, sublime, de Saint-Michel-en-Grève, des maisons de granit, des bleus et des blancs comme seule la Bretagne en sécrète. Très vite, elle a déniché un lieu pour sa galerie : un ancien appartement envahi d’art et de lumière, avec coin salon et petit jardin.

« Je n’ai eu aucun mal à convaincre les artistes de venir travailler avec moi, vraiment. Ici, ils s’échappent de la pression parisienne. Pour eux, c’est un peu des vacances, de l’exotisme. » Hors champ, loin du brouhaha du milieu, elle construit avec eux « des relations longues et simples comme je les aime ». Idem pour les collectionneurs, dont beaucoup viennent dans la région en villégiature : « Ils savent que Locquirec est un endroit magique, et prennent le temps de regarder les oeuvres, car ils n’ont aucun stress. »

A son arrivée il y a quatre ans, les villageois ont été plus que surpris : « Ils étaient sûrs que je ne passerai pas l’hiver. Maintenant, après des débuts difficiles, j’appartiens à cet endroit. Jamais je n’ai eu envie de renoncer. Personnellement, cette aventure a été essentielle, et je sais que j’ai trouvé ma voie. » Elle l’a longtemps cherchée, refusant de s’avouer son désir secret de devenir galeriste : ancienne élève de l’Ecole du Louvre, elle a d’abord travaillé au Musée de Morlaix, en tant qu’assistante du conservateur. Souvenir d’un tout petit Monet, Pluie à Belle-Île, qu’elle porte aujourd’hui encore en elle : « J’aime les choses intimes, sensibles, pas grandiloquentes, je déteste les grandes narrations. »

La dizaine d’artistes avec qui elle travaille désormais est dans cette veine : dessins venus des tréfonds de l’inconscient de Marine Joatton, abstractions infinies d’Olivier Michel… « Tous les matins, quand j’arrive à la galerie, j’ai besoin d’un moment de contemplation, de poser le regard sur les oeuvres, et un bien-être total s’empare de moi. Tous les galeristes sont comme ça, non ? » On n’ose pas lui avouer que non. Solitaire au quotidien, Réjane Louin sait aussi fédérer les énergies. Un jour, le Parisien Bernard Utudjian, directeur de la galerie Polaris, est entré par hasard chez elle : « Cette rencontre a été fondamentale. Il a eu l’idée de créer un événement à Locquirec, en invitant collectionneurs et galeristes en mai 2011. Ce week-end a été incroyable. » Ensemble, ils recommencent donc pour le pont du 1er Mai prochain, en conviant cinq galeries à squatter qui l’ancienne école, qui le presbytère déserté.

Emotion esthétique « offerte à tous »

Cette année, elle participe au Salon du dessin contemporain Drawing Now, au Carrousel du Louvre jusqu’au 1er avril. « C’est très excitant, comme une vie en concentré. » Pas loin du monde non plus dans ses engagements. Si les oeuvres qu’elle privilégie semblent pleines de quiétude, abstraites dans l’âme, elle insiste sur l’importance qu’a pour elle « la question sociale et politique, même si cela ne se voit pas au premier abord. Par exemple, j’aime beaucoup la façon dont certains de mes artistes, comme Antoine Perraud ou Claude Briand-Picard, se réapproprient des éléments kitsch, banals, appartenant au peuple, pour en faire oeuvre. Et surtout, m’implanter dans ce lieu est pour moi un vrai acte politique, de démocratisation : tout le monde ose rentrer chez moi, notamment des gens qui ne sont jamais allés au musée. Ils ont une idée de l’art contemporain déformée par la notion d’argent, et ils se trouvent soudain confrontés à des oeuvres qui les surprennent. Pour moi, le politique est là : faire en sorte que l’émotion esthétique soit offerte à tous, et non à une élite intellectuelle ou financière ».

Emmanuelle Lequeux